La réforme du ministre Blanquer et le COVID-19 obligent les élèves à se positionner plus tôt dans leur projet étudiant. Entre écoles de commerce, prépas, IEP, facultés, les informations sont denses et parfois contradictoires. L’enjeu de cet article est de vous présenter concrètement la scolarité dans un IEP et les conditions pour y entrer suite à la réforme du concours.
Une scolarité en cinq ans
Les Instituts d’Etudes Politiques sont des écoles avec une scolarité complète et transversale. L’accent est beaucoup mis sur l’ouverture internationale, notamment avec l’obligation de poursuivre une LV1 et LV2 et en option d’éventuellement commencer une autre langue en LV3.
Classiquement les IEP organisent leur scolarité en trois temps :
- Les deux premières années (1A et 2A) sont dédiées à l’enseignement du tronc commun, on retrouve ainsi des cours d’économie politique, d‘introduction au droit administratif et privé, de droit constitutionnel, de science politique, de culture générale ou encore d’histoire contemporaine.
- La troisième année (3A) est consacrée au départ à l’étranger. Sur la base de son classement et des universités partenaires avec l’IEP, les élèves doivent partir un an en échange universitaire et ainsi découvrir ou approfondir une langue et plus largement, découvrir une culture étrangère. Cette ouverture à l’international est une réelle richesse dans le parcours d’un étudiant. Le départ à l’étranger peut aussi se faire dans le cadre d’un stage pour les élèves ayant un projet professionnel déjà mieux défini : ambassade, entreprise, ONG etc.
- Enfin, les deux dernières années correspondent au niveau master I et master II (4A et 5A) et permettent aux élèves de progressivement se spécialiser. De manière un peu schématique on peut distinguer trois grandes voies de spécialisation : soit vers les concours administratifs de la fonction publique (ENM/ENA/directeur hospitalier/EOGN…) et les problématiques de politiques publiques, soit en lien avec le monde de l’entreprise (management, gestion, RH…) ou bien, enfin, vers les domaines plus culturels, en rapport avec l’enseignement et la recherche (doctorat, journalisme, fabrique culturelle…).
Le rythme de travail dans un IEP
Les cours dispensés au sein des IEP sont divisés équitablement entre des cours en amphithéâtre et des cours en travaux dirigés (TD). Si les amphithéâtres regroupent plusieurs centaines d’élèves, les TD réunissent environ vingt étudiants. Une semaine type comprend ainsi plus ou moins 18 heures de cours. Une réelle autonomie est accordée aux élèves, les TD sont obligatoires tandis que les amphithéâtres sont libres. En effet, ce rythme relativement léger de cours permet de libérer du temps pour l’approfondissement des enseignements, l’investissement associatif et le développement de son projet professionnel. Enfin, les examens se déroulent comme à la faculté sous forme de partiels en fin de semestre et visent à contrôler les enseignements étudiés en cours.
Le monde associatif et le CRIT
Les IEP mettent beaucoup l’accent sur l’investissement associatif ; on retrouve traditionnellement le bureau des étudiants (BDE), le bureau des sports (BDS) mais aussi des associations qui organisent des conférences, du soutien scolaire en prison, des clubs de lecture ou encore des simulations à l’ONU (SPRIMUN). En outre, de nombreux défis sont aussi organisés en lien avec l’éloquence ou le journalisme, de même des missions de consultation pour des acteurs publics ou des entreprises sont proposées. Chaque élève est invité à s’investir dans un projet et à faire vivre l’école.
Autre élément clé de la vie d’un étudiant en IEP, le CRIT ! Cette compétition inter IEP regroupe les étudiants de chaque IEP dans une ville d’accueil et prévoit une compétition sportive et festive sur un weekend. Le CRIT est un moment de rivalité entre IEP mais aussi de rencontre et de fête.
La réforme : comment intégrer un IEP ?
La réforme pour 2022 démocratise le concours en modifiant les coefficients des épreuves : coefficient 3 pour l’histoire et l’épreuve de questions contemporaines et coefficient 1 pour l’anglais. Au niveau du contenu des épreuves, l’histoire est réduite à 2 heures d’épreuve et à une analyse de documents portant sur la période historique allant de 1930 à nos jours avec un accent mis sur les relations internationales. Pour l’épreuve de questions contemporaines, celle-ci porte toujours sur deux notions (pour 2022 : Révolution(s) et La Peur) mais l’une des deux notions sera chaque année reconduite pour permettre une préparation dès la première. Enfin, une prise en compte du dossier scolaire de l’élève et particulièrement des deux notes de spécialités (coefficient 1) et de la note de contrôle continu de langue vivante (coefficient 0,5) encourage à la régularité au lycée.
Lucas LEROUX
Responsable pédagogique de la préparation Sciences Po – IEP de l’ETUDE Marseille
Ancien élève de l’IEP de Rennes promotion 2016